Crédits photo : Dominique Caron

L’Orpailleur, de la relève parmi les chercheurs d’or

Le Vignoble de l’Orpailleur est un lieu empreint de poésie. D’une part, par son nom, qui est un héritage de nul autre que Gilles Vigneault. Fasciné par l’entreprise des fondateurs qui plantaient alors leurs premières vignes – il y a de cela bientôt 40 ans – dans un Québec au climat si rude, le poète originaire de Natashquan déclara qu’ils étaient alors à ses yeux… des chercheurs d’or, des orpailleurs!

Pierre Rodrigue, Frank Furtado, Hervé Durand et Charles-Henri de Coussergues sont encore propriétaires du vignoble établi dans la Vallée de Dunham, berceau de la viticulture au Québec. L’avenir est prometteur pour l’entreprise, qui tient aussi un économusée, un bistro ouvert quatre mois par an ainsi qu’une salle de réception pour les événements privés. La relève familiale a déjà commencé à prendre place dans l’équipe, avec Laure et Sarah de Coussergues, Maude Furtado et Guilhem Durand.

«J’ai grandi un peu dans le vin, c’est sûr! On venait faire du tracteur avec papa, on était là les week-ends… L’Orpailleur a toujours fait partie de ma vie. Je suis allée étudier à Montréal, j’ai travaillé dans des bars à vin et pour une agence de bières, vins et spiritueux. Et puis quand j’ai eu des enfants, on rêvait que leurs premiers pas se fassent dans le gazon. J’habitais au centre-ville de Montréal à l’époque. On a trouvé un petit coin à Dunham et on a eu une opportunité à l’Orpailleur. Tout s’est aligné et je suis vraiment heureuse d’être là. » raconte Laure de Coussergues qui a fait un retour aux sources en 2020.

Elle raconte aussi comment l’automne est une période unique au vignoble. Pendant les vendanges, les champs se remplissent tranquillement de cueilleurs, venus récupérer soigneusement les grappes de raisins. C’est une période particulière pour les viticulteurs qui récoltent – littéralement – le fruit de leur travail. Il y a de l’activité dans le chai aussi, où on s’affaire à bien nettoyer l’équipement qui accueillera un nouveau nectar sur lequel veillera le vigneron.

C’est définitivement une excellente période pour aller marcher sur le sentier viticole du Vignoble, sur un parcours qui permet de découvrir les différentes cultures chez l’Orpailleur avec des panneaux d’information placés à différents endroits. Il y a aussi des chaises, question de prendre le temps de contempler le paysage.

Depuis la pandémie, les dégustations sont organisées à l’extérieur, près de l’entrée principale sur un magnifique comptoir de bois. De là, on peut apercevoir plusieurs dizaines de dames-jeannes installées sur la corniche du bâtiment. Dans ces grosses bouteilles de verre, on laisse macérer pendant 24 mois, en toute saison, un mélange d’eau-de-vie et de jus des grappes de raisins les plus dorées. Ce mélange deviendra de la mistelle, un apéritif baptisé La part des Anges.

D’où vient ce choix de nom? Laure de Coussergues explique qu’entre le début et la fin de son vieillissement, la mistelle perdra près du dixième de son liquide. Cette portion serait celle reprise par les anges!

 

Par : Dominique Caron

Dominique passe la plupart de son temps sur les sentiers du Québec à la découverte de nouvelles destinations pour la revue Rando Québec. C’est aussi une passionnée de culture et du monde des médias; signant des textes pour Le Trente, Séquences et Femlu. Vous pouvez l’entendre à la radio de CISM 89,3 à la barre de son émission Les Sensibles.

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